Vous êtes en recherche de financement pour accélérer votre activité et faire passer votre entreprise à la vitesse supérieure ? Vous envisagez sans doute une levée de fonds. Et pour cause, c’est le mode de financement le plus médiatisé, souvent associé à d’incroyables success stories en matière d’entrepreneuriat.
Mais êtes-vous bien sûr(e) que la levée de fonds est le mode de financement le plus adapté à votre situation ? Savez-vous quelles sont les différentes options qui s’offrent à vous ? Quels sont les avantages et inconvénients des modèles de financement dilutifs et non-dilutifs ? Quel est le modèle de financement le plus adapté à votre start-up ou scale-up, selon sa phase de développement ? Iter Advisors vous aide à faire le point.
Qu’est-ce que la dilution ?
En chimie, la dilution est un procédé qui consiste à obtenir une solution de concentration inférieure à celle de départ. En finance d’entreprise, le concept est relativement proche, dans la mesure où la dilution signifie une baisse du bénéfice par action d’une société, par augmentation du capital. Pour l’expliquer simplement : une dilution correspond à une diminution de la part du gâteau détenue par chaque fondateur ou actionnaire, en raison de l’accueil de nouveaux actionnaires.
La dilution de capital est à différencier de la cession de parts :
Dans le cas d’une cession de parts, une partie des actions change de main, mais le nombre total d’actions reste le même. Le pourcentage de détention de capital de l’actionnaire qui cède des parts diminue, mais le pourcentage détenu par les autres actionnaires n’est pas affecté.
Dans le cas d’une dilution, de nouvelles actions sont émises à destination des nouveaux actionnaires. Par conséquent, le nombre total d’actions augmente, tandis que le nombre d’actions détenues par les fondateurs reste le même. Résultat : le pourcentage de détention de capital de tous les actionnaires de départ diminue mécaniquement.
Qui dit dilution dit intégration de nouvelles parties prenantes, à qui les fondateurs doivent concéder entre autres des droits de vote et des droits aux dividendes. Les actionnaires initiaux cèdent ainsi une partie du contrôle qu’ils ont dans leur entreprise, contre du capital. Le financement non-dilutif n’a, quant à lui, aucune incidence sur l’actionnariat.
Prenons le temps de bien comprendre les tenants et aboutissants de ces deux modèles de levée de fonds.
Le modèle non-dilutif
Un financement non-dilutif permet d’accéder à un capital remboursable ou non, qui correspond généralement aux cas de figure suivants :
- Les crédits : ils consistent en une avance de fonds, généralement pour combler un manque de trésorerie à court ou moyen terme.
- Les prêts bancaires : il s’agit d’une dette contractée envers une banque, avec des conditions de durée, de taux d’intérêt et des modalités de remboursement fixées à l’avance.
- Les prêts d’honneurs : il s’agit de prêts sans intérêts ni garanties, destinés notamment à la création, la reprise d’entreprise et les projets personnels. Ils sont octroyés par certaines structures qui visent à promouvoir l’entrepreneuriat.
- Les avantages fiscaux : il s’agit de dispositifs permettant de réaliser des économies d’impôts, comme le CIR (Crédit Impôt Recherche), le CII (Crédit Impôt Innovation), ou le statut JEI (Jeune Entreprise Innovante).
- Les subventions : elles correspondent à des financements sous certaines conditions, mises en place pour aider les entrepreneurs, comme des bourses publiques ou privées, des aides régionales, des dotations dans le cadre de concours, etc.
- Le crowdlending, crowdinvesting & crowdgiving : il s’agit de formes de financement participatives, qui passent souvent par une plateforme, et qui permettent de solliciter des particuliers avec ou sans contreparties.
Les avantages du financement non-dilutif
Les financements non-dilutifs permettent aux fondateurs de garder un actionnariat intact. Ils évitent de diviser le contrôle de l’entreprise entre un plus grand nombre de décisionnaires. Les fondateurs ou actionnaires gardent ainsi une maîtrise totale sur leur entreprise.
Les inconvénients du financement non-dilutif
Le recours à du financement non-dilutif entraîne le paiement d’intérêts dans le cas de crédits ou de prêts. Par ailleurs, les subventions, avantages fiscaux et financements participatifs correspondent généralement à des ressources financières bien plus limitées que certains financements dilutifs.
Le modèle dilutif
Un financement dilutif correspond à l’entrée d’un tiers au capital de l’entreprise. Ce tiers prend généralement les formes suivantes :
- Les business angels : il s’agit d’investisseurs privés qui interviennent à titre individuel. Ils investissent des sommes plus ou moins importantes, en échange de capital.
- Le capital investissement : il s’agit de fonds d’investissement qui entrent au capital dans un but de profit. Selon la phase de développement de l’entreprise, on parle de capital amorçage, capital risque ou capital développement.
- Le corporate venture : il s’agit de fonds d’investissement créés par de grandes entreprises, souvent dans le même secteur d’activité, qui investissent dans des start-ups pour bénéficier de synergies.
- Le crowd equity : il s’agit d’une solution de financement participatif par actions. Des particuliers peuvent ainsi faire travailler leur épargne ou leur trésorerie contre une part de l’entreprise.
- La love money : il s’agit de l’argent mis à disposition des entrepreneurs par leur famille et amis. Il est souvent dilutif, mais peut être non-dilutif selon le contexte.
Les avantages du financement dilutif :
L’intégration de nouveaux actionnaires apporte un capital important et structurant pour une start-up ou une scale-up. Cela permet également de faire entrer de nouveaux actionnaires, qui apportent souvent une expertise précieuse et un réseau de contacts parfois précieux. Enfin, le supplément de capitaux propres lié à l’opération peut entraîner des économies de charges financières comme des économies de coûts liées aux synergies d’une fusion, ou une diminution des dettes de l’entreprise.
Les inconvénients du financement dilutif :
Le financement dilutif implique une diminution du bénéfice par action, du fait qu’il y a davantage de titres à rémunérer. Il entraîne également une perte relative de contrôle des fondateurs ou actionnaires sur leur propre société, ce qui fait souvent peur à certains entrepreneurs ; même si la part de capital social absorbée par les nouveaux investisseurs peut être minime.
Dilutif ou non-dilutif : quel est le modèle de financement le plus adapté pour votre start-up ou scale-up ?
Maintenant que vous savez tout sur les modèles de financement, ainsi que sur leurs avantages et inconvénients respectifs, la question est : vers quel modèle vous tourner pour financer votre entreprise ? Cela dépend surtout de :
- Vos ambitions
- La maturité financière ou le stade de développement de votre start-up ou scale-up
Choisir le bon mode de financement selon ses ambitions
Si vous cherchez “simplement” à établir un business familial, stable et rentable, votre stratégie de financement ne sera pas la même que si vous avez l’ambition de construire la prochaine licorne.
Plus vos ambitions seront grandes, plus vous aurez intérêt à vous tourner vers un financement dilutif. Mais il faut savoir que la levée de fonds est toujours un “non-choix”, dans la mesure où il n’y a pas de retour en arrière possible et que l’equity story est impactée.
L’equity story est l’histoire racontée autour des évolutions des parts d’une entreprise, au regard de l’entrée de nouveaux investisseurs et de la table de capitalisation. Un entrepreneur avisé évite de survaloriser son entreprise, et il en “garde sous le pied” pour les tours suivants. Il est donc important d’avoir une vision claire de l’avenir de sa start-up pour choisir de faire une levée de fonds ou non.
Choisir le bon mode de financement selon la maturité de son entreprise
- Phase de seed ou pre-seed, early-stage : Bien souvent, les fondateurs se tournent vers le financement non-dilutif au moment de la création de leur start-up. En effet, le recours au crowdfunding ou à des subventions permet souvent aux fondateurs de tester leur modèle, de convaincre des early adopters, et de réaliser leurs premières ventes. La stratégie classique est de lever un maximum d’argent non dilutif public pour l’utiliser comme apport afin d’obtenir un prêt bancaire du même montant. Le seul mode de financement dilutif privilégié en early stage est le love money.
- Série A : Au contraire, une fois confirmée la traction du marché, les fondateurs se tournent généralement plus volontiers vers du financement dilutif comme des business angels ou du capital investissement pour débloquer des fonds en phase d’amorçage et accélérer leur développement.
- Série B, Série C, phase de scale : À un stade de développement plus avancé, il est courant de voir des entrepreneurs recourir au capital risque ou au corporate venture, pour lever des sommes conséquentes et faciliter le décollage de leur activité.
Le financement non-dilutif intervient donc généralement au début de l’aventure entrepreneuriale, tandis que le financement dilutif est favorisé une fois que l’entreprise atteint un certain stade de maturité.
Conclusion : Dilutif vs non-dilutif
Il existe donc une multitude d’options pour financer la croissance de sa start-up ou scale-up. Et choisir entre un financement dilutif ou non dilutif est une décision hautement stratégique.
Il est plus que conseillé de faire appel à une structure d’accompagnement pour une levée de fonds et accéder au bon capital, au bon moment. Pour cela, n’hésitez pas à nous contacter ici.